Prochain concert : Prima le Parole

Jeudi 9 mars 2017 à 20h, Église du Bouclier à Strasbourg

Pour son premier concert 2017 dans le cadre de sa saison à Strasbourg, la Chapelle Rhénane propose un voyage aux sources du baroque : « Prima le parole », d’abord le texte.

À la charnière des XVIe et XVIIe siècles, Monteverdi est à la fois le musicien de la synthèse des styles et des influences, et le précurseur de l’esprit baroque en musique. Mais comment le génial compositeur des Vêpres, des Madrigaux, et de l’Orfeo approche-t-il ces différents genres ? Le sacré et le profane s’opposent-ils vraiment ou ne sont-ils nalement que les différentes facettes de sentiments universels ? La Chapelle Rhénane propose une plongée dans cet univers monteverdien, grâce à une distribution miniature pour un effet maximum : deux ténors, mêlant de nombreuses cordes à leur arc, mènent l’enquête et tentent de répondre à ces questions.

Avec
Benoît Haller et Christophe Einhorn, ténors
Élodie Peudepièce, violone
Sébastien Wonner, clavecin
Marie Bournisien, harpe

Plus d’infos et billetterie en ligne

CRITIQUE DU CONCERT DU 18 JANVIER DERNIER À STRASBOURG

Entre Schütz et Buxtehude, il n’y a qu’un pas. Démonstration avec le ténor Benoît Haller et ses solistes de la Chapelle Rhénane dimanche passé en l’église strasbourgeoise du Bouclier.

Lorsque Heinrich Schütz écrit les Symphoniæ Sacræ , Dietrich Buxtehude n’est qu’un enfant. Un demi-siècle sépare les deux compositeurs allemands, porteurs tous deux d’un art accompli du motet basé sur une mise en musique des psaumes. Toutes en rupture, les pièces de Schütz présentent de courtes sections aux tempi changeants, alors que le discours continu de Buxtehude figure l’air de cantate de la fin du baroque.

Une interprétation habitée

Mais si les procédés d’écriture diffèrent quelque peu, Benoît Haller révèle de ses partitions leur proximité, avec leurs figures symboliques multipliées et les mélismes interminables qui mettent l’interprète à rude épreuve, mais aussi l’influence du style italien pour lequel la mélodie fait briller la musique. Il démontre sa technique – voix pénétrante et d’une rondeur égale sur l’ensemble de la tessiture, souplesse étonnante dans les passages vocalisés, et ce malgré un léger rhume – aussi bien que son incroyable générosité. Haller livre ici une interprétation habitée, et plus une encore profession de foi dominée par les sentiments de tendresse et d’humanité. Le directeur de La Chapelle Rhénane dispose d’un contre-chant superbement moelleux avec les deux dessus constitués par le cornet à bouquin de Marie Garnier – comme un contrepoint vocal féminin – et le violon allègre de Guillaume Humbrecht, dont on apprécie les ornements inimitables de trilles serrés et le phrasé ciselé. Et le jeune organiste Guillaume Nussbaum assure sur le positif une basse continue d’une remarquable précision.

L’émotion suit un crescendo avec les motets de Buxtehude, dont les sentiments s’affichent plus ouvertement, dont le splendide Quemadmodum desiderat cervus. Le quatuor livre sa plus bouleversante interprétation dans cette unique pièce en latin, dont le texte est lu préalablement et où tous les instruments s’imbriquent pour former une seule phrase sublime et enveloppante. La Chapelle Rhénane a dédié ce concert à un ami disparu comme tous les 18 janvier depuis une quinzaine d’années ; l’occasion de saluer la mémoire de Hans Michael Beuerle, pédagogue hors pair en matière de direction de chœur, décédé le 15 janvier dernier à Fribourg, avec lequel il a entretenu de solides liens professionnels et d’amitié.

Christian Wolff, Dernières Nouvelles d’Alsace, 23 janvier 2015

dna_critique_18.01.2015

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