Les Solistes de la Chapelle seront en concert ce 26 juin pour un programme Händel, Neuf Airs Allemands, au Münsterhof de Strasbourg.
Alors qu’il est établi depuis seize ans à Londres et qu’il a établi sa renommée comme compositeur d’opéras héroïques en italien et de pompeuse musique instrumentale de circonstances, Georg Friedrich Händel (1685-1759) fait en 1727 une excursion inédite dans le domaine de l’intime.
Les poèmes du recueil « Irdisches Vergnügen in Gott » (délices terrestres en Dieu) de Barthold Heinrich Brockes témoignent du passage de l’époque baroque à celle des lumières, et plus précisément au courant de l’Empfindsamkeit (sentimentalité) : ils font l’éloge de la quiétude et affirment que les sentiments sont facteur d’accomplissement humain et non plus un tourment de l’âme.
Händel retrouve avec ces textes sa langue maternelle ; ils lui inspirent une musique tendre, humble, dans laquelle l’homme découvre la trace de Dieu à travers la beauté tranquille de la nature et rend hommage au créateur, tantôt avec joie et enthousiasme, tantôt avec une intériorité contemplative.
Les Solistes de la Chapelle en concert ce 26 juin 2015 au Münsterhof de Strasbourg
Münsterhof, Strasbourg, 9 rue des Juifs
Vendredi 26 juin 2015 à 20h
Tarif plein 15 € – Tarif cartes 12 € – Tarif réduit 9 € – gratuit pour les moins de 16 ans.
Renseignements et location au 06 52 90 72 54 – Caisse du soir
Dans le cadre de la Résidence pluriannuelle de l’ensemble au Théâtre des Gémeaux – Scène Nationale à Sceaux, la Chapelle Rhénane et Benoît Haller donneront la Passion selon Saint-Jean de Johann Sebastian Bach les 13, 14 et 15 mars prochain. Depuis 2008 et l’enregistrement de son double-album, l’ensemble a consacré pas moins de 19 concerts consacré à ce chef-d’œuvre !
Aurore Bucher et Stéphanie Révidat, sopranos
Salomé Haller, mezzo-soprano
Pascal Bertin, contre-ténor
Marcus Ullmann (évangéliste), Daniel Schreiber et François Rougier, ténors
Ekkehard Abele et Matthieu Lécroart, barytons
Guillaume Humbrecht, Alix Boivert et Sophie Iwamura, premiers violons
Clémence Schaming, Marion Korkmaz et Gabriel Ferry, seconds violons
Gilles Deliège et Benjamin Lescoat, altos
Felix Knecht, violoncelle
Élodie Peudepièce, contrebasse
François Joubert-Caillet, viole de gambe
Valérie Balssa et Jacques-Antoine Bresch, traversos
Laura Duthuillé et Vincent Blanchard, hautbois
Mélanie Flahaut, basson
Emmanuel Vigneron, contrebasson
Clément Geoffroy, orgue
Philippe Grisvard, clavecin
Dans le cadre du travail d’action culturelle lié à cette résidence, les chorals seront interprétés par 90 choristes amateurs des chœurs Vocalys du Conservatoire à Rayonnement Départemental de Bourg-la-Reine (direction Emmanuèle Dubost) et Cantabilis de la Maison de la Musique et de la Danse du Plessis-Robinson (direction Marie Martarelli).
Cette nouvelle production de la Passion selon Saint-Jean est rendue possible grâce à l’aide de la Région Alsace et de la SPEDIDAM.
Entre Schütz et Buxtehude, il n’y a qu’un pas. Démonstration avec le ténor Benoît Haller et ses solistes de la Chapelle Rhénane dimanche passé en l’église strasbourgeoise du Bouclier.
Lorsque Heinrich Schütz écrit les Symphoniæ Sacræ , Dietrich Buxtehude n’est qu’un enfant. Un demi-siècle sépare les deux compositeurs allemands, porteurs tous deux d’un art accompli du motet basé sur une mise en musique des psaumes. Toutes en rupture, les pièces de Schütz présentent de courtes sections aux tempi changeants, alors que le discours continu de Buxtehude figure l’air de cantate de la fin du baroque.
Une interprétation habitée
Mais si les procédés d’écriture diffèrent quelque peu, Benoît Haller révèle de ses partitions leur proximité, avec leurs figures symboliques multipliées et les mélismes interminables qui mettent l’interprète à rude épreuve, mais aussi l’influence du style italien pour lequel la mélodie fait briller la musique. Il démontre sa technique – voix pénétrante et d’une rondeur égale sur l’ensemble de la tessiture, souplesse étonnante dans les passages vocalisés, et ce malgré un léger rhume – aussi bien que son incroyable générosité. Haller livre ici une interprétation habitée, et plus une encore profession de foi dominée par les sentiments de tendresse et d’humanité. Le directeur de La Chapelle Rhénane dispose d’un contre-chant superbement moelleux avec les deux dessus constitués par le cornet à bouquin de Marie Garnier – comme un contrepoint vocal féminin – et le violon allègre de Guillaume Humbrecht, dont on apprécie les ornements inimitables de trilles serrés et le phrasé ciselé. Et le jeune organiste Guillaume Nussbaum assure sur le positif une basse continue d’une remarquable précision.
L’émotion suit un crescendo avec les motets de Buxtehude, dont les sentiments s’affichent plus ouvertement, dont le splendide Quemadmodum desiderat cervus. Le quatuor livre sa plus bouleversante interprétation dans cette unique pièce en latin, dont le texte est lu préalablement et où tous les instruments s’imbriquent pour former une seule phrase sublime et enveloppante. La Chapelle Rhénane a dédié ce concert à un ami disparu comme tous les 18 janvier depuis une quinzaine d’années ; l’occasion de saluer la mémoire de Hans Michael Beuerle, pédagogue hors pair en matière de direction de chœur, décédé le 15 janvier dernier à Fribourg, avec lequel il a entretenu de solides liens professionnels et d’amitié.
Christian Wolff, Dernières Nouvelles d’Alsace, 23 janvier 2015
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