Depuis sa fondation en 2001, la Chapelle Rhénane s’est essentiellement consacrée à la musique baroque allemande, et plus particulièrement aux œuvres de Heinrich Schütz et de Johann Sebastian Bach. Dans ce répertoire, l’ensemble a ouvert de nouvelles perspectives d’interprétation, parmi lesquelles le caractère, l’expression et les contrastes tiennent le premier rôle. La Chapelle Rhénane s’est peu intéressée à la musique française, où ses options auraient cependant eu toute leur place.

Riche de l’expérience qu’elle s’est forgée dans la musique baroque allemande, la Chapelle Rhénane entend transposer certains de ces acquis dans le répertoire français : la spiritualité d’un Charpentier n’a certes pas grand chose à voir avec celle d’un Schütz, puisque leur foi, leur culture, leurs parcours personnels les opposent.

Et pourtant, même si le catholique agrémente ses compositions de danses, d’effets musicaux spectaculaires et de raffinements sonores tandis que le luthérien donne la priorité à la spontanéité et à la sincérité de l’émotion, le même souci semble les animer : transmettre un message à la fois universel et personnel, solliciter les êtres au plus profond d’eux-mêmes.

La confrontation de ces deux visions vieilles de trois cents ans, l’une intrinsèquement germanique, l’autre authentiquement française, semble pouvoir aujourd’hui profiter à l’une comme à l’autre. Dans un milieu musical français où les musiques de Rameau et Charpentier sont fréquemment exécutées, la Chapelle Rhénane propose une interpré- tation singulière, une approche complémentaire, et ouvre de nouveaux horizons.

Le Fils Prodigue

Charpentier

Marc-Antoine Charpentier est certainement le compositeur français le plus intéressant de la période baroque ; tout comme Schütz, il tire l’essentiel de son inspiration de la nouvelle musique née en Italie au début du XVIIe siècle. À côté de ses innombrables et célèbres Lamentations et autres motets sacrés, on compte parmi ses compositions quelques Histoires Bibliques, sur le modèle du compositeur romain Giacomo Carissimi.

Le modèle italien conduit cependant à deux développements très différents en Allemagne et en France : Schütz réalise une fusion géniale de cette influence avec sa propre culture luthérienne, dans laquelle spiritualité, profondeur, proximité entre la musique et le texte atteignent un miraculeux sommet. Charpentier, quant à lui, baigne dans une tradition catholique et intègre des danses dans ses compositions ; perfection des sonorités et intensité harmonique constituent les buts ultimes de son art.

Parmi les Histoires Bibliques, « le Fils Prodigue » reste relativement inconnu ; à côté de ce chef d’œuvre méconnu qui mérite à lui seul d’être découvert, on entendra dans ce concert quelques motets dédiés à la figure de Marie qui décrivent à merveille l’univers musical de Charpentier, subtil et charmant, unique et universel.

Programme

Magnificat H.73
Cantique pour haute-contre, taille et basse, deux violons et basse continue

Domine non secundum H.433
Motet pour basse, deux violons et basse continue

Beata es, Maria H.25
Motet pour haute-contre, taille, deux violons et basse continue

Miserere mei, Deus H.157
Psaume 50 pour dessus, taille, deux violons et basse continue

Filius prodigus H.399
Histoire sacrée pour dessus, haute-contre, taille et basse, deux violons et basse continue

Distribution

Stéphanie Révidat, dessus
Jean-François Lombard, haute-contre
Benoît Haller, taille
Ekkehard Abele, basse-taille
Clémence Schaming et Guillaume Humbrecht, violons
François Joubert-Caillet, viole de gambe
Simon Martyn-Ellis, théorbe
Philippe Grisvard, orgue

Concerts

18 janvier 2012, Strasbourg
22 avril 2012, Festival Stuttgart Barock
12 avril 2013, Saarbrücken

Requiem

Campra

André Campra (1660-1744), né à Aix-en-Provence, fut considéré de son vivant dans la France entière comme le plus grand des compositeurs. Maître de Chapelle successivement aux cathédrales de Toulon, Arles, Toulouse et Paris, il est finalement nommé sous-maître de la Chapelle Royale de Versailles en 1723 où il restera jusqu’à sa retraite en 1742.

Sa musique sacrée comprend plus de cent œuvres : soixante petits motets, une cinquantaine de grands motets et quatre messes. La Messe de Requiem s’inspire de ces motets, et plus particulièrement du « De Profundis » inclus dans ce programme. Elle fut composée par Campra peu de temps après son arrivée à la cathédrale de Paris en 1694, pour un service à la mémoire de Monseigneur François de Harlay, archevêque de Paris, le 23 novembre 1695.

La densité de l’écriture de Campra est particulièrement forte dans ce Requiem : la simplicité de la déclamation donne naissance à une œuvre incroyablement poignante ; les alternances d’effectifs musicaux donne toute sa richesse à la palette des affects ; on ne peut s’empêcher d’imaginer que Mozart lui-même aura entendu l’ouvrage, et que ce dernier l’aura influencé lors de la composition de son propre Requiem, tant certains passages sont intimement liés par leur composition ou leur esprit.

Programme

De Profundis

1. Récit de Basse
2. Récit de haute-contre
3. Chœur
4. Récit de dessus
5. Trio de haute-contre, taille et basse
6. Chœur

 

Messe de Requiem

1. Introite
2. Kyrie eleison
3. Graduel
4. Offertoire
5. Sanctus
6. Agnus Dei
7. Post Communion

Distribution

Stéphanie Révidat & Salomé Haller, dessus
Rolf Ehlers, haute-contre
Benoît Haller, taille
Ekkehard Abele, basse-taille
Jacques-Antoine Bresch et Valérie Balssa, traversos
Clémence Schaming et Guillaume Humbrecht, violons
Gilles Deliège et Benjamin Lescoat, altos
François Joubert-Caillet, viole de gambe
Élodie Peudepièce, violone
Thomas Boysen, théorbe
Sébastien Wonner, orgue

 

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