CET ÉTÉ, MESSE EN SI !

Après le premier concert au Festival de Saint-Michel-en-Thiérache le 31 mai dernier, la Chapelle Rhénane donnera 5 nouveaux concerts du chef d’œuvre de Johann Sebastian Bach :

– les 23 août à 21h et 24 août à 14h30 à l’Abbatiale de La-Chaise-Dieu (Festival International de Musique de La-Chaise-Dieu)
– le 25 août à 21h à l’Église de la Cité à Périgueux (Festival Sinfonia en Périgord)
– le 18 septembre à 20h à l’Église Saint-Thomas de Strasbourg (Renseignements et locations au 06 52 90 7 2 54)
– le 19 septembre à 20h au Kursaal de Besançon (Festival International de Musique de Besançon)

 

à St-Michel en Thiérache

Messe en Si mineur de Bach à St-Michel en Thiérache le 31 mai 2015

La musique de la Messe en Si : Un passage de flambeau

La genèse de la Messe en Si de Bach restera sans doute un mystère pour l’éternité : trop longue pour s’intégrer à un office religieux catholique, inadaptée à la liturgie luthérienne, probablement trop ambitieuse aussi pour être exécutée du temps de Bach, à quoi l’œuvre était-elle donc destinée ? Composée sur une période de plus de vingt ans et terminée quelque mois avant la mort de Bach, elle forme un testament musical d’une richesse et d’une complexité infinies. Par ailleurs, l’essentiel des mouvements ne sont pas des compositions originales mais réutilisent des compositions antérieures particulièrement chères à Bach qui les améliore en les intégrant à sa messe. Ce chef-d’œuvre est vraisemblablement destiné à la postérité : une œuvre encyclopédique, un manuel de styles musicaux, une synthèse entre le style ancien issu de la Renaissance et le nouveau incarné par le Baroque. À travers cette somme des sommes, Bach passe le flambeau à ses successeurs.

Le texte de la messe : Un rite de passage

Contrairement aux Passions ou aux Cantates qui délivrent un message didactique aux croyants à travers un texte biblique ou une paraphrase, la messe, par son texte liturgique en latin, adresse successivement à Dieu une prière, une louange, une profession de foi, et un hymne : c’est un rite de passage, c’est à dire le cheminement d’un message vers Dieu. Le discours musical n’est pas guidé par la dialectique, mais bien plus par une architectonique mettant en valeur l’unité dans la trinité du dieu père, fils, et esprit.

L’interprétation de la Chapelle Rhénane : Passeurs d’émotion

La Chapelle Rhénane réinvente la Messe en Si en mettant en exergue cette trinité divine qui se traduit dans les différentes techniques de composition : le contrepoint strict et le cantus firmus sont utilisés par Bach pour symboliser le Père ; le style concertant incarne l’humanité du Fils ; l’intemporalité de l’Esprit se manifeste dans la symbolique des nombres. L’équipe musicale capitalise sur une grande complicité humaine et musicale dans laquelle chacun porte sa responsabilité dans l’accomplissement artistique : c’est un travail collectif sans compromis pour aboutir à une interprétation forte, subjective, habitée, cohérente, pleine de sens et d’expressivité. De la recherche agogique de souplesse dans le phrasé, qui mène la tension musicale à un climax, découle une spontanéité et une grande proximité avec les auditeurs : chaque musicien de la Chapelle Rhénane se fait passeur d’émotion. Cinq solistes vocaux sont renforcés par douze ripiénistes pour donner vie aux nombreuses fresques chorales à quatre, cinq, six et même huit voix. Les 21 instrumentistes (cordes, hautbois, flûtes, trompettes, timbales et continuo) se joignent aux chanteurs, s’impliquant avec sincérité, rigueur et sans a priori musicaux, et s’attachant à dévoiler la force inépuisable de ce chef d’œuvre intemporel, et à en renouveler l’écoute.

Historique et calendrier

Depuis 2008 et la parution de son disque consacré à la Passion selon St-Jean de Johann Sebastian Bach chez ZigZag Territoires, la Chapelle Rhénane a assis sa réputation d’ensemble capable de proposer une vision nouvelle de l’œuvre de Bach, ainsi qu’elle l’avait fait auparavant avec la musique de Heinrich Schütz. Entre 2008 et 2013, elle a fait rayonner cette interprétation nouvelle dans toute l’Europe (Festivals de La-Chaise-Dieu, Sinfonia en Périgord, Théâtre des Gémeaux, etc. mais aussi en Allemagne et en Pologne) en donnant plus de vingt concerts consacrés aux deux Passions et l’Oratorio de Noël. C’est en 2014 que Benoît Haller décide de confier le quatrième oratorio – la Messe en Si mineur – à son ensemble. Une création de ce spectacle a eu lieu avec 10 chanteurs en février 2014 au Théâtre du Vellein à Villefontaine et au Théâtre des Gémeaux à Sceaux (4 concerts).

Pour cette tournée 2015, la Chapelle Rhénane se présente dans des effectifs plus étoffés, avec 17 chanteurs dont des solistes de réputation internationale, afin de pouvoir présenter son savoir-faire et son interprétation dans des lieux prestigieux tels que l’Abbatiale de La-Chaise-Dieu ou l’Abbaye de St-Michel-en-Thiérache.

PROCHAIN CONCERT : NEUF AIRS ALLEMANDS

Les Solistes de la Chapelle seront en concert ce 26 juin pour un programme Händel, Neuf Airs Allemands, au Münsterhof de Strasbourg.

Alors qu’il est établi depuis seize ans à Londres et qu’il a établi sa renommée comme compositeur d’opéras héroïques en italien et de pompeuse musique instrumentale de circonstances, Georg Friedrich Händel (1685-1759) fait en 1727 une excursion inédite dans le domaine de l’intime.

Les poèmes du recueil « Irdisches Vergnügen in Gott » (délices terrestres en Dieu) de Barthold Heinrich Brockes témoignent du passage de l’époque baroque à celle des lumières, et plus précisément au courant de l’Empfindsamkeit (sentimentalité) : ils font l’éloge de la quiétude et affirment que les sentiments sont facteur d’accomplissement humain et non plus un tourment de l’âme.

Händel retrouve avec ces textes sa langue maternelle ; ils lui inspirent une musique tendre, humble, dans laquelle l’homme découvre la trace de Dieu à travers la beauté tranquille de la nature et rend hommage au créateur, tantôt avec joie et enthousiasme, tantôt avec une intériorité contemplative.

Neuf Airs Allemands

Les Solistes de la Chapelle en concert ce 26 juin 2015 au Münsterhof de Strasbourg

Benoît Haller • ténor
Clémence Schaming • violon
Olivier Wyrwas • clavecin

Münsterhof, Strasbourg, 9 rue des Juifs
Vendredi 26 juin 2015 à 20h
Tarif plein 15 € – Tarif cartes 12 € – Tarif réduit 9 € – gratuit pour les moins de 16 ans.
Renseignements et location au 06 52 90 72 54 – Caisse du soir

CRITIQUE DU CONCERT DU 18 JANVIER DERNIER À STRASBOURG

Entre Schütz et Buxtehude, il n’y a qu’un pas. Démonstration avec le ténor Benoît Haller et ses solistes de la Chapelle Rhénane dimanche passé en l’église strasbourgeoise du Bouclier.

Lorsque Heinrich Schütz écrit les Symphoniæ Sacræ , Dietrich Buxtehude n’est qu’un enfant. Un demi-siècle sépare les deux compositeurs allemands, porteurs tous deux d’un art accompli du motet basé sur une mise en musique des psaumes. Toutes en rupture, les pièces de Schütz présentent de courtes sections aux tempi changeants, alors que le discours continu de Buxtehude figure l’air de cantate de la fin du baroque.

Une interprétation habitée

Mais si les procédés d’écriture diffèrent quelque peu, Benoît Haller révèle de ses partitions leur proximité, avec leurs figures symboliques multipliées et les mélismes interminables qui mettent l’interprète à rude épreuve, mais aussi l’influence du style italien pour lequel la mélodie fait briller la musique. Il démontre sa technique – voix pénétrante et d’une rondeur égale sur l’ensemble de la tessiture, souplesse étonnante dans les passages vocalisés, et ce malgré un léger rhume – aussi bien que son incroyable générosité. Haller livre ici une interprétation habitée, et plus une encore profession de foi dominée par les sentiments de tendresse et d’humanité. Le directeur de La Chapelle Rhénane dispose d’un contre-chant superbement moelleux avec les deux dessus constitués par le cornet à bouquin de Marie Garnier – comme un contrepoint vocal féminin – et le violon allègre de Guillaume Humbrecht, dont on apprécie les ornements inimitables de trilles serrés et le phrasé ciselé. Et le jeune organiste Guillaume Nussbaum assure sur le positif une basse continue d’une remarquable précision.

L’émotion suit un crescendo avec les motets de Buxtehude, dont les sentiments s’affichent plus ouvertement, dont le splendide Quemadmodum desiderat cervus. Le quatuor livre sa plus bouleversante interprétation dans cette unique pièce en latin, dont le texte est lu préalablement et où tous les instruments s’imbriquent pour former une seule phrase sublime et enveloppante. La Chapelle Rhénane a dédié ce concert à un ami disparu comme tous les 18 janvier depuis une quinzaine d’années ; l’occasion de saluer la mémoire de Hans Michael Beuerle, pédagogue hors pair en matière de direction de chœur, décédé le 15 janvier dernier à Fribourg, avec lequel il a entretenu de solides liens professionnels et d’amitié.

Christian Wolff, Dernières Nouvelles d’Alsace, 23 janvier 2015

dna_critique_18.01.2015

PROCHAINS CONCERTS : 16 & 18 JANVIER 2015

La Chapelle Rhénane renoue avec sa tradition des concerts strasbourgeois du 18 janvier, avec un programme consacré aux motets de Heinrich Schütz et Dietrich Buxtehude. Le point de départ d’une année 2015 haute en couleur et forte en activité !

Un an avant le traité de Westphalie, Heinrich Schütz compose le deuxième volume des Symphoniae Sacrae. De cet ensemble de motets conjurant la guerre de Trente Ans jaillit une foi profondément ancrée dans le luthéranisme, mais surtout une joie exubérante inspirée par les nouvelles compositions de Monteverdi et la lumière italienne. Quelque cinquante ans plus tard, Dietrich Buxtehude réalise une synthèse étonnamment semblable : lui aussi puise dans la Bible les versets les plus enclins à susciter l’émotion et à décrire la relation intime qui lie le divin et l’humain. La proximité entre ces deux maîtres du premier baroque allemand sert de fil conducteur à ce récital au sein duquel virtuosité, expressionnisme et éclat se conjuguent à tous les temps.

Dialogues d’espérance pour voix et instruments
– le 16 janvier 2015 à 20h30 à l’église Saint-Vincent de la Teste de Buch
– le 18 janvier 2015 à 17h à l’église du Bouclier à Strasbourg.

 

visuel 18 janvier 2015

Magnificat – Dialogues d’Espérance pour voix et instruments

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